Rectocolite hémorragique (RCH)

 

La rectocolite hémorragique est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) qui évolue par poussées, alternées de phases de rémission. Son origine est multifactorielle et n’est pas précisément connue. On sait cependant qu’il existe des prédispositions génétiques, des désordres du système immunitaire et des facteurs liés à l’environnement. (1)

Il s’agit d’une inflammation de la muqueuse (paroi interne de l’intestin) d’une ou plusieurs parties du tube digestif. Elle touche toujours le rectum et fréquemment, de façon continue, tout ou partie du côlon. (1)



Données clés en France

1 personne sur 1000 est touchée (1)

6 à 8 nouveaux cas par an pour
100 000 habitants (2)

Le diagnostic est le plus souvent
posé entre 15 et 35 ans (2)

Les hommes sont plus atteints
que les femmes (1)

La RCH représente 25 % des
MICI chez les enfants (1)



Les symptômes de la RCH



Certains symptômes de la RCH peuvent être associés à d’autres maladies et donc retarder le diagnostic de plusieurs mois. (1) De plus, la RCH peut être à l’origine de symptômes en dehors du rectum et du côlon (appelés symptômes extra-digestifs), ce qui indique à quel point cette maladie affecte l’organisme de façon globale. (3)

Symptômes généraux (3)

  • Fatigue
  • Fièvre
  • Anémie (baisse anormale du taux d’hémoglobine dans le sang)
  • Troubles du sommeil
  • Perte de poids si les poussées durent plusieurs semaines

Symptômes digestifs (3)

Les symptômes liés à l’inflammation du tube digestif observés lors des poussées sont les suivants :

  • Douleurs abdominales
  • Sensation de brûlure au niveau de l’anus
  • Constipation ou diarrhée en fonction de la localisation des lésions
  • Emission de glaires sanguinolentes
  • Besoin pressant d’aller à la selle jusqu’à 20 fois par jour

Symptômes inflammatoires extra-digestifs

  • Douleurs articulaires pouvant toucher les chevilles, les genoux, les poignets. On parle alors d’arthropathies périphériques et axiales qui sont des manifestations articulaires qui peuvent être associées aux MICI. (1,4)
  • Atteintes dermatologiques : érythèmes ou psoriasis (maladie auto-immune) se manifestant par des plaques rouges plus ou moins douloureuses, ou aphtes (lésions à l’intérieur de la bouche qui cicatrisent de façon naturelle). (1,3)
  • Problèmes oculaires, comme les uvéites, qui sont une inflammation d’une partie de l’oeil. Cette inflammation se manifeste par l’oeil rouge, douloureux et larmoyant. Elle peut également entraîner des troubles de la vue. (1,3)
  • Complications extra-digestives : carences en micronutriments (1), ostéoporose (fragilité osseuse prédisposant au risque de fracture) (5)


Une maladie progressive



La rectocolite hémorragique évolue par poussées dont la fréquence, la durée et la sévérité varient considérablement selon les patients. Ces poussées peuvent représenter une gêne dans la vie quotidienne. Si la RCH est rarement une maladie grave, ses complications peuvent l’être et justifient une surveillance régulière. (3)

Fissure anale (6)

Ce sont des plaies qui apparaissent au niveau de l’anus chez les patients. Elles sont douloureuses et peuvent causer une gêne importante au quotidien.


Colite aiguë grave (3)

Cette urgence médico-chirurgicale est un ensemble de symptômes sévères qui peuvent être la cause d’une dilatation importante du côlon appelée « colectasie ». Cette complication augmente le risque de perforation du côlon et d’infection de la cavité abdominale. Les symptômes sont :

  • la fièvre
  • l’anémie
  • l’amaigrissement
  • l’émission de selles sanglantes plus de 6 fois/jour
  • des douleurs abdominales spontanées ou provoquées

Troubles des voies biliaires (3)

L’inflammation provoquée par la RCH peut atteindre les canaux biliaires qui conduisent la bile du foie à l’intestin grêle. Cette inflammation et l’épaississement de ces canaux (cholangite sclérosante primitive) augmentent le risque de cancer des voies biliaires ou du côlon.


Cancer du côlon (3)

L’inflammation chronique du côlon dans la RCH crée un terrain propice au développement d’un cancer après plusieurs années de maladie. Un dépistage du cancer du côlon est fait systématiquement chez les patients 10 ans après le début de la maladie.



Une maladie auto-immune et chronique


La rectocolite hémorragique serait une maladie dite auto-immune. Le dérèglement du système immunitaire contribue à la libération de molécules responsables du processus d’inflammation. (3)

C’est une maladie chronique, c’est-à-dire qu’elle dure et évolue dans le temps.

Elle est caractérisée par des pics inflammatoires appelés « poussées » et des périodes d’accalmie appelées « rémissions ». Les périodes de poussées peuvent être de durées et d’intensités variables. (1)

Il n’est pas possible de prédire la fréquence des poussées et des rémissions.(3)


Evaluation de la gravité de la RCH

Des scores établis sur les données cliniques et endoscopiques permettent de classer la maladie selon son niveau d’activité et la présence de complications. (3)

Le score de Mayo UC-DAI (Index d’activité de la RCH) par exemple prend en compte de : (7)

  • La fréquence des selles
  • La présence de sang dans les selles
  • L’appréciation globale de la gravité de la RCH
  • La sévérité des lésions endoscopiques de votre rectum ou côlon.

Votre médecin pourra ainsi adapter votre prise en charge à votre situation clinique.



Une maladie multifactorielle


Les origines et les mécanismes de la maladie ne sont pas complètement connus. Plusieurs facteurs de risque ont néanmoins été identifiés. (8)


Des prédispositions génétiques

Si d’autres membres de votre famille sont atteints de cette pathologie, la probabilité de développer une MICI augmente de 6 à 10 %. (8)

L’analyse de l’ADN de plusieurs personnes atteintes de MICI a mis en évidence la présence de plus de 170 gènes qui prédisposent à ces maladies. (8)

Néanmoins, nous savons que la RCH est une maladie complexe qui associe des facteurs génétiques, comportementaux et environnementaux. (3)


Un dysfonctionnement du système immunitaire

Le dérèglement du système immunitaire joue un rôle central dans le développement de la RCH. De façon plus précise, il s’agit d’un déséquilibre du système immunitaire intestinal qui va répondre de façon exagérée à des bactéries qui constituent le microbiote intestinal. La conséquence sera le déclenchement et le maintien de l’inflammation chronique. (8,9)

L’équilibre de celui-ci peut être perturbé par différentes raisons (cause infectieuse, prise d’antibiotiques, grossesse, régime alimentaire) et provoquer une réaction du système immunitaire conduisant à l’apparition d’une MICI. (8,9)


Des facteurs environnementaux (8)

Plusieurs facteurs de risque tels que la pollution ou l’alimentation sont suspectés pour leur rôle dans le développement de la RCH.

Le régime alimentaire, et notamment certaines substances présentes dans les aliments transformés ou ultra-transformés, pourrait être un facteur contribuant au déclenchement de la maladie. Ces substances pourraient contribuer à l’inflammation du tube digestif.




Un impact important sur la qualité de vie


La RCH peut avoir des conséquences lourdes sur le quotidien des patients.


Sur la vie personnelle et professionnelle : la fatigue, les troubles du sommeil et le besoin d’aller aux toilettes jusqu’à vingt fois par jour pendant les périodes de poussées constituent un véritable handicap. (3)


Les troubles psychologiques comme l’anxiété ou la dépression peuvent également accompagner la maladie. C’est un aspect qui doit être pris en compte lors de la prise en charge des patients atteints de RCH. (10)




Quiz


VRAI ou FAUX ? Testez vos connaissances sur la rectocolite hémorragique. Ce sera peut-être l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la maladie et d’échanger avec votre entourage.

La rectocolite hémorragique touche surtout les enfants.

La rectocolite hémorragique est une maladie qui peut toucher toutes les tranches d’âge. Bien que la rectocolite hémorragique soit parfois observée chez les enfants, le diagnostic est le plus souvent posé entre 15 et 35 ans. (2)

La rectocolite hémorragique est une maladie héréditaire.

La rectocolite hémorragique n’est pas héréditaire mais il existe des prédispositions génétiques, ce qui signifie que vos enfants auront un risque plus élevé de développer une MICI. On ne sait d’ailleurs pas tout de l’origine de cette maladie très complexe. (8)

La rectocolite hémorragique peut être associée à des maladies de peau.

Des maladies de peau comme le psoriasis (maladie inflammatoire) peuvent être associées à la rectocolite hémorragique du fait de l’état d’inflammation générale de l’organisme des personnes atteintes. On parle alors de symptômes extra-digestifs. (1,3)

Les aliments ultra-transformés pourraient être des facteurs contribuant au déclenchement de la RCH.

Les origines et les mécanismes de la maladie ne sont pas encore totalement connus, mais le régime alimentaire, et notamment la consommation d’aliments ultra-transformés pourrait être un facteur contribuant au déclenchement de la RCH. (8)



  1. Ameli. Rectocolite hémorragique. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/rectocolite-hemorragique (consulté le 03/02/2023)
  2. SNFGE (Société Nationale Française de Gastro-entérologie). Rectocolite hémorragique. https://www.snfge.org/grand-public/maladies-digestives/rectocolite-hemorragique (consulté le 09/01/2024)
  3. Vidal. Rectocolite hémorragique. https://www.vidal.fr/maladies/estomac-intestins/rectocolite-hemorragique.html (consulté le 03/02/2023)
  4. Claudepierre P. Les manifestations articulaires des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Post’U 2019
  5. Felley C, et al. Ostéoporose et maladies digestives. Rev Med Suisse. 2006 (2):205–9
  6. Ameli. Fissures anales. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/fissure-anale (consulté le 03/02/2023)
  7. GETAID. Score mayo –UC DACI. https://www.getaid.org/scores/score-de-mayo (consulté le 03/02/2023)
  8. Inserm. Maladies inflammatoires Chroniques des Intestins. Disponible sur : https://www.inserm.fr/dossier/maladies-inflammatoires-chroniques-intestin-mici (consulté le 03/02/ 2023)
  9. Inserm. Microbiote intestinal (flore intestinale). https://www.inserm.fr/dossier/microbiote-intestinal-flore-intestinale (consulté le 03/02/ 2023)
  10. Mitropoulou M, et al. Quality of Life in Patients With Inflammatory Bowel Disease: Importance of Psychological Symptoms. Cureus 2022;14(8)

FR-IMMG-230016 - 09/2024