La spasticité impacte le fonctionnement normal des muscles chez les patients qui en sont atteints. La compréhension de l’activité musculaire est donc nécessaire pour aborder le symptôme Manifestation d’une maladie perçue par un malade. (1) de la spasticité. (2)



Comment est contrôlée l’activité musculaire ?

Figure adaptée de Stringer RN Molecular Barin 2023 et de l’Institut de myologie – Connaissances sur le muscle (4,5)


Les muscles sont constitués de multiples couches de fibres superposées (fibres musculaires). Elles sont contrôlées par des motoneurones Cellule nerveuse spécialisée dans la commande du mouvement. (3) qui permettent d’activer, en même temps, les fibres de tout un muscle. Ainsi, les motoneurones Cellule nerveuse spécialisée dans la commande du mouvement. (3) sont les cellules nerveuses spécialistes de la commande du mouvement. (3,5)

Avant de générer un mouvement musculaire coordonné, la commande doit partir du cerveau, passer par la moelle épinière puis dans les fibres musculaires où elle va provoquer une contraction volontaire du muscle. (5)

Suite à un traumatisme endommageant les motoneurones Cellule nerveuse spécialisée dans la commande du mouvement. (3) , les messages nerveux impliqués dans le contrôle du mouvement sont mal véhiculés, ce qui peut se traduire en une contraction involontaire ou exagérée des muscles, de façon intermittente. (3,6)



Qu’est-ce que la spasticité ?


Les muscles jouent un rôle important, même de façon inconsciente. Au « repos », les muscles ne sont pas totalement relâchés. Le corps maintient en permanence une tension musculaire minimale (appelée tonus Résistance naturelle d’un membre à un mouvement passif. (7) ) pour lutter contre la gravité et maintenir la position du corps. Ce réflexe inconscient est contrôlé par le système nerveux. (8)


Il arrive dans certaines situations que ce tonus Résistance naturelle d’un membre à un mouvement passif. (7) soit exacerbé et devienne excessif ; dans ce cas on parle d’hypertonie musculaire. Ce trouble - difficile à détecter - est évalué par le médecin en fonction de la résistance qu’un membre exerce par rapport à un mouvement passif (non volontaire de la part du
patient).(6,7)


La spasticité est une forme d'hypertonie musculaire pour laquelle la résistance au mouvement se fait selon la vitesse de déplacement du membre. (2,9)

Elle se manifeste par une rigidité musculaire, une exagération du réflexe d'étirement (réflexe naturel d'un muscle) et des spasmes Contraction musculaire soudaine et involontaire. (6) . Les symptômes Manifestation d’une maladie perçue par un malade. (1) de la spasticité sont souvent décrits comme des crampes douloureuses. (6,10,11)


En présence de lésions cérébrales ou médullaires Qui se rapporte à la moelle épinière. (12) , le cerveau ne peut, en partie, plus exercer de contrôle du tonus Résistance naturelle d’un membre à un mouvement passif (7).  musculaire, ce qui peut entraîner une hyperactivité musculaire sous la forme de spasticité. (2)

On retrouve cette complication chez les personnes ayant subi des lésions du système nerveux. (2)
La spasticité se manifeste chez :

 

près de 80 %
des blessés
médullairesQui se rapporte à la moelle épinière. (12) (6)

plus de 80 %
des personnes atteintes
de sclérose en plaques
(SEP) (6)

30 %
des personnes ayant
subi un accident
vasculaire Qui se rapporte aux vaisseaux sanguins. (13) cérébral
(AVC) (6,14)

70 % à 80 %
des enfants présentant
une paralysie cérébrale(15)

Après un accident vasculaire Qui se rapporte aux vaisseaux sanguins. (13) cérébral, des lésions du cerveau peuvent apparaître et une hyperactivité musculaire peut se développer. Il arrive que les zones touchées par les lésions se réorganisent d’elles-mêmes, parfois de façon anarchique. L’apparition de la spasticité pourrait être due à ces changements. (14)

La spasticité peut être une conséquence d’une paralysie cérébrale chez l’enfant et se traduit par un trouble de la posture et du mouvement. Ces conséquences peuvent s’aggraver au cours de la croissance de l’enfant (troubles de la marche, douleurs, déformations orthopédiques). (15-17)



Comment se manifeste la spasticité ?

La spasticité touche le membre inférieur et/ou le membre supérieur. Les parties du corps les plus fréquemment touchées sont les
suivantes : (14)

le coude

chez 79 % des patients

le poignet

chez 66 % des patients

la cheville

chez 66 % des patients

D’autres zones peuvent être touchées par la spasticité comme l’épaule, la main, le genou, le pied ou la hanche. (6,14,18)

L’intensité de cette hypertonie non contrôlable est variable et peut aller d’une sensation de raideur à une ankylose Perte de mobilité d’une articulation .(19)articulaire très marquée. (10)
La spasticité s’exprime au niveau des articulations et perturbe de nombreuses parties du corps :

  • Perturbation des membres inférieurs : flexion du genou ou des hanches, extension du genou ou des hanches, pied bot spastique, extension du gros orteil, pied équin spastique, flexion des orteils (18)
  • Perturbation des membres supérieurs : flexion du coude ou du poignet, poing serré, épaule introvertie, avant-bras introverti, position du pouce. (18)

La spasticité peut impacter de nombreux gestes du quotidien comme la prise des repas, la toilette, l’hygiène, l’habillage, la marche ou encore l’activité physique. (10) Il est donc important de consulter un spécialiste pour évaluer la gêne et les options thérapeutiques disponibles.



Quiz


VRAI ou FAUX ? Testez vos connaissances sur la spasticité ! Ce sera peut-être l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce trouble et d’échanger avec votre entourage.

La spasticité se manifeste de la même manière chez les patients atteints de la même maladie.

Les symptômes de la spasticité dépendent de l’étendue des lésions du système nerveux et de leur localisation, variables d’une personne à l’autre. (6,10)

Lorsque la spasticité s’est installée, il n’est plus possible de récupérer de la mobilité.

L‘un des objectifs de la prise en charge personnalisée est de favoriser la récupération motrice. (20)

Il existe des traitements non médicamenteux à la spasticité.

Plusieurs thérapies physiques personnalisées peuvent être recommandées, en parallèle d’un traitement pharmacologique. (20)

Les symptômes Manifestation d’une maladie perçue par un malade. (1) de la spasticité ne sont pas douloureux.

Lorsqu’un muscle se contracte trop longtemps ou trop fort, il peut devenir douloureux. (10)



  1. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Symptôme. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=symptôme. (Consulté le 21/12/2023).
  2. Marque P, Brassat D. Physiopathologie de la spasticité. Rev Neurol. 2012;168(3):S36-S44.
  3. Association pour la recherche sur la SLA (ARSLA). Qu’est-ce qu’un motoneurone ? 22 novembre 2015. https://www.arsla.org/faq/quest-ce-quun-motoneurone/. (Consulté le 29/02/2024).
  4. Stringer RN, Weiss N. Pathophysiology of ion channels in amyotrophic lateral sclerosis. Mol Brain.2023;16(1):82.
  5. Institut de Myologie. Connaissances sur le muscle. https://www.institut-myologie.org/enseignement/connaissances-sur-lemuscle/#controle. (Consulté le 17/02/2023).
  6. Milligan J, et al. Démythifier la spasticité en première ligne. Can Fam Physician. 2019;65(10):e422-e428.
  7. Maertens de Noordhout A. Le tonus musculaire et ses troubles. Neurologie. 1998.
  8. MediPedia. Spasticité. https://medipedia.be/fr/spasticite/comprendre. (Consulté le 17/02/2023).
  9. Plantier V, Brocard F. Une nouvelle cible thérapeutique dans le traitement de la spasticité après une lésion de la moelle épinière : la calpaïne. m/s. 2017;6-7(33):629-636.
  10. Chatain AL, et al. Innover dans la prise en charge de la spasticité avec un procédé non invasif. Kinésithér Scient Mag. 2018;599:37-41.
  11. Lance JW. Disordered muscle tone and movement. Clin Exp Neurol. 1981;18:27-35.
  12. Dictionnaire de l’Académie française. Médullaire. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9M1549. (Consulté le 21/12/2023).
  13. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Vasculaire. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=vasculaire. (Consulté le 21/12/2023).
  14. Thibault A, et al. Spasticity after stroke: Physiology, assessment and treatment. Brain Inj. 2013;27(10):1093-105.
  15. Boulard C, Gautheron V. Spasticité chez l’enfant paralysé cérébral : quelle définition pour quelle évaluation clinique ? Motricité cérébrale. 2021;42(3):64-74.
  16. Achache V, Katz R. Dysfonctionnement de circuits neuronaux spinaux impliqués dans la motricité chez des patients présentant une paralysie cérébrale spastique. Motricité cérébrale.2013;34:79-86.
  17. Hôpital Fondation Rothschild. Spasticité. https://www.fo-rothschild.fr/patient/lo re-de-soins/spasticite. (Consulté le 20/12/2023).
  18. SpastikInfo. Définition de la spasticité. https://www.spastik-info.ch/fr/spastik-symptome/. (Consulté le 20/12/2023).
  19. Stop Arthrose. Ankylose. https://www.stop-arthrose.org/ankylose. (Consulté le 21/12/2023).
  20. Piou S. Prise en charge kinésithérapique de la spasticité : étude auprès de deux échantillons de populations. 2009/2010.

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