La prise en charge de la spasticité est multidisciplinaire et adaptée à chaque patient. Elle associe des techniques de kinésithérapie Discipline paramédicale de rééducation du corps par des mouvementsadaptés ou un appareillage. (4) et des traitements médicamenteux si nécessaire. (2,3) Coordonnée par un médecin spécialiste en médecine physique et de réadaptation, elle a pour objectif d’améliorer la motricité, de soulager les douleurs et d’améliorer les soins paramédicaux. (5)
La prise en charge commence par le diagnostic réalisé par un médecin spécialiste. Il se base sur 2 étapes principales : (5)
La cause (accident vasculaire Qui se rapporte aux vaisseaux sanguins. (6) cérébral, sclérose en plaques, etc.) est d’abord définie puis l’étendue de la spasticité est évaluée grâce à différentes échelles mesurant la contraction musculaire et l’amplitude des mouvements.
L’impact sur la qualité de vie est ensuite évalué à travers la gêne au repos, lors des soins infirmiers, lors des activités quotidiennes ou des interactions sociales.
Grâce à ces informations, le spécialiste peut alors déterminer la sévérité du trouble spastique. S’il est jugé :
La spasticité peut avoir un fort impact sur la qualité de vie. Un diagnostic et une prise en charge précoces, en particulier si l’on est à risque, peuvent améliorer la qualité de vie, l’autonomie et éviter les complications à long terme. (7)
Pratiquée par un kinésithérapeute, la kinésithérapie Discipline paramédicale de rééducation du corps par des mouvements adaptés ou un appareillage. (4) peut permettre de réduire les réflexes d’hypertonie Résistance excessive d’un membre par rapport à un mouvement passif. (8) , peut favoriser la récupération motrice et prévenir la survenue de complications secondaires.
De nombreuses techniques de kinésithérapie Discipline paramédicale de rééducation du corps par des mouvementsadaptés ou un appareillage. (4) sont utilisées pour réduire la spasticité de différentes manières comme l’application de froid (cryothérapie), la rééducation, le réentraînement à l’effort, le renforcement musculaire .(2,9)
En plus des consultations avec le kinésithérapeute, il est possible de réaliser soi-même des exercices de rééducation, de façon régulière et en fonction de ses capacités, pour optimiser la thérapie.
Pour en savoir davantage sur l’auto-rééducation, renseignez-vous auprès du spécialiste. (10)
Cette technique consiste à appliquer des courants électriques dans la zone spastique ou au niveau du nerf contrôlant la zone spastique. Elle a pour objectif de réduire les symptômes Manifestation d’une maladie perçue par un malade. (1) dans un muscle défini. (11)
Les traitements pharmacologiques proposés dans la prise en charge de la spasticité agissent sur le système nerveux au niveau de certaines connexions impliquées dans la motricité, ou directement au niveau d’un muscle spastique. (11)
On retrouve ces médicaments sous forme orale, injectable ou administrés par pompe intrathécale Espace rempli de liquide entourant le cerveau et la moelle épinière. (13) (placée au niveau du dos). (11)
Le choix du traitement par le médecin se fait en fonction de l’étendue de la spasticité et de sa cause. (14) On retrouve principalement 4 catégories de médicaments utilisées dans le traitement de la spasticité. Chaque catégorie agit en réduisant les messages nerveux reçus par les muscles à différents niveaux du système nerveux :
Schéma de l'effet des traitements médicamenteux de la spasticité sur l'activité musculaire. (14-19)
GABA: l’acide γ-aminobutyrique est le principal messager inhibiteur du cerveau humain. (15)
Myorelaxant : relaxant musculaire. (16)
Il est important d’avoir un suivi pour observer l’évolution de la spasticité en fonction du traitement. L’évaluation de la spasticité se fait par la mesure de l’hyperactivité musculaire à l’aide d’échelles similaires à celles utilisées pour établir le diagnostic.
Par exemple, l’échelle de Held et Tardieu étudie la qualité de la réaction musculaire et l’amplitude articulaire de cette réaction. L’échelle d’Ashworth décrit plus globalement la qualité du tonus Résistance naturelle d’un membre à un mouvement passif. (8) musculaire. Chaque échelle est basée sur un barème spécifique. (12,20)
Pour déterminer l’impact de la spasticité, le praticien réalise des observations et des mesures selon 3 paramètres :
L’amplitude articulaire s’évalue d’après l’angle maximal permettant de mobiliser une articulation. Pour ce faire, le praticien réalise une mesure de l’amplitude articulaire à l’aide d’un outil appelé goniomètre. Outil de mesure des angles et des amplitudes en degré du mouvement des articulations. (21)
L’analyse cinématique Partie de la mécanique étudiant le mouvement. (23) est une technique d’imagerie permettant de décrire de façon précise le développement d’un mouvement (position, vitesse, accélération) à l’aide de caméras et de capteurs. Elle permet d’identifier une gêne bloquante dans la réalisation d’un mouvement. (24)
L’analyse quantifiée de la marche est un examen complet permettant d’évaluer la difficulté à la marche, notamment à cause de la spasticité. Une première évaluation clinique des amplitudes articulaires, de la force musculaire et de la spasticité des membres inférieurs est réalisée et suivie d’un enregistrement vidéo de la marche. (25)
Un suivi régulier permet d’adapter le traitement en fonction de l’évolution de la spasticité.
La prise en charge et le suivi doivent être adaptés à la situation. Le traitement peut être réévalué en fonction de cette évolution. (5)
FR-NEUR-230046 - 07/24