Qui peut être concerné par les troubles de la vessie ? 

Les troubles de la vessie (troubles urinaires) sont considérés comme un véritable handicap, physique et psychologique, en raison de leur impact sur la vie quotidienne. (1)
Les troubles de la vessie sont répandus dans la population et peuvent avoir différentes origines en fonction des cas. Les troubles de la vessie peuvent être observés en présence d’une maladie de l’ appareil urinaire Groupe d’organes qui fabriquent, recueillent, stockent et évacuent l’urine. (2) ( infections Pénétration et prolifération d’un micro-organisme susceptible de provoquer un problème de santé. (3) , etc.), de changements physiques de l’appareil urinaire ou encore avec l’âge. (4,5)

La cause des troubles de la vessie est le plus souvent idiopathique c’est-à-dire non identifiable (non infectieuse, non urologique ou non neurologique). On parle alors dans ce cas de troubles de la vessie idiopathiques non urologiques et non neurologiques.(6)
Dans certains cas, les troubles de la vessie peuvent être la conséquence de lésions neurologiques, notamment des lésions encéphaliques Partie majeure du cerveau responsable de nombreuses fonctions (pensée, perception, langage, etc.). (7) ou des lésions médullaires Qui se rapporte à la moelle épinière. (8) (impactant la moelle épinière Extension du cerveau dans la colonne vertébrale qui génère les réflexes et contrôle les muscles et les viscères. (7) suite à un traumatisme, une maladie ou une dégénérescence), par exemple dues à une sclérose en plaques Maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. (9) (SEP) ou la maladie de Parkinson. (10-13)

Les troubles de la vessie sont fréquemment retrouvés au cours de pathologies neurologiques. (11)

Parmi les personnes présentant des lésions neurologiques, les troubles de la vessie se manifestent différemment :

  • Chez les blessés médullaires Qui se rapporte à la moelle épinière. (8) , les lésions peuvent parfois s’aggraver sans signes cliniques, ce qui justifie une prise en charge précoce et une surveillance régulière. (1)
  • Les patients atteints d’une sclérose en plaques Maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. (9) présentent dans 80 % des cas des troubles de la vessie au cours de l’évolution de leur maladie. (1)
  • La moitié des accidents vasculaires cérébraux (AVC) déclenche des troubles de la vessie, mais 90 % de ceux-ci disparaissent spontanément dans l’année qui suit l’accident. (1)


Comment fonctionne la vessie ?

Mésencéphale : Partie supérieure du tronc cérébral.
Uretères : Canaux permettant l’écoulement de l’urine des reins vers la vessie.
Urètre : Canal évacuant l’urine de la vessie vers l’extérieur.

Figure adaptée de Boissier R, et al. 2013, de Delcey M. 2002 et de la Fondation d’aide aux personnes incontinentes (13-15)

Située en bas du ventre, la vessie est une poche extensible dans laquelle s’accumule l’urine produite par les reins Organe qui filtre le sang et produit l’urine. (16) . La continence, c’est-à-dire la faculté de retenir inconsciemment et volontairement l’urine, reflète un contrôle normal de la vessie. (17,18)
La vessie est constituée de différentes couches et est entourée du détrusor, un muscle permettant la contraction de la vessie et sa vidange qu’on appelle la miction. (13,17)

Le contrôle de la vessie se fait à la fois par le système nerveux somatique Contrôle les commandes volontaires du corps (comme la marche). (19) (commande volontaire) et par le système nerveux autonome Contrôle les fonctions involontaires du corps (comme la digestion). (20) (commande involontaire) et implique toutes les structures du système nerveux Comprend le cerveau, la moelle épinière et les nerfs. (21) . (13) La miction nécessite la synchronisation entre la contraction de la vessie et l’ urètre Canal évacuant l’urine de la vessie vers l’extérieur. (22) pour permettre l’évacuation de l’urine. (1)


Le saviez-vous ?

L’urine est le résultat du filtrage du sang par les reins Organe qui filtre le sang et produit l’urine. (16) et permet d’en éliminer les déchets. (13)



Que se passe-t-il lors d’une lésion 
neurologique?


 origines et les mécanismes de la maladie ne sont pas complètement connus. Plusieurs facteurs de risque ont néanmoins été identifiés. (9)


Lors de la survenue d’une lésion du centre régulateur de la vessie, l’influx nerveux qui agit sur celle-ci peut être altéré de façon aléatoire, comme une « coupure électrique », expliquant la sévérité variable des troubles urinaires. (1,11,13)
On parle alors de « vessie neurologique » ou de « neurovessie ». (10) On distingue différents types de vessies neurologiques en fonction de la lésion à l’origine des troubles :

La neurovessie centrale : lésion au cerveau ou lésion de la moelle épinière Extension du cerveau dans la colonne vertébrale qui génère les réflexes et contrôle les muscles et les viscères. (7)

La neurovessie centrale est une vessie hyperactive (incontinence nocturne, urgenturie…) qui a pour origine des lésions du système nerveux Comprend le cerveau, la moelle épinière et les nerfs. (21) central (cerveau et moelle épinière Extension du cerveau dans la colonne vertébrale qui génère les réflexes et contrôle les muscles et les viscères. (7) ). Son hyperactivité vésical Qui concerne la vessie. (23) peut parfois être accompagnée de troubles sensitifs, c’est-à-dire des sensations anormales ou désagréables.(11)


La neurovessie périphérique : lésion des nerfs Cordon de cellules nerveuses qui relie le cerveau aux différents organes et permet leur commande. (24) issus de la moelle moelle épinière Extension du cerveau dans la colonne vertébrale qui génère les réflexes et contrôle les muscles et les viscères. (7)

Ce type de neurovessie est provoqué par des lésions dans la partie basse de la moelle épinière Extension du cerveau dans la colonne vertébrale qui génère les réflexes et contrôle les muscles et les viscères. (7) - les nerfs Cordon de cellules nerveuses qui relie le cerveau aux différents organes et permet leur commande. (24) reliés aux muscles. La neurovessie périphérique est caractérisée par une activité vésicale Qui concerne la vessie. (23) diminuée.(11)



Comment se manifestent les troubles de la vessie ? 

Les manifestations des troubles de la vessie diffèrent d’une personne à l’autre en fonction de l’origine ou de la sévérité des lésions neurologiques.(13)

Voici les principaux symptômes Manifestation d’une maladie perçue par un malade. (25) liés à une vessie hyperactive : (6)

Urgenturie

Besoin soudain et irrépressible
d’uriner (26)

Pollakiurie

Envie fréquente d’uriner (en
général plus de 7 fois par jour,
souvent accompagnée de fuites
ou de brûlures urinaires) (5)

Incontinence

Perte involontaire ou « fuites »
d’urine par l’ urètre Canal évacuant l’urine de la vessie vers l’extérieur. (22) (4)


L’incontinence urinaire peut être due à l’hyperactivité vésicale Qui concerne la vessie. (23) qui est une conséquence commune de lésions neurologiques.(10)

Elle peut avoir un impact important sur la qualité de vie. Une personne incontinente peut avoir tendance à s’isoler, à réduire certaines activités sociales de peur d’avoir des « fuites », à se sentir gênée ou fatiguée en raison d’un sommeil perturbé. (4)
Aujourd’hui, des solutions existent pour traiter les troubles urinaires tels que l’incontinence.

 



Quiz


VRAI ou FAUX ? Testez vos connaissances sur les vessies neurologiques ! Ce sera peut-être l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ces troubles et d’échanger avec votre entourage.

Les troubles de la vessie sont toujours liées à l’âge.

Après un traumatisme cérébral comme un accident vasculaire cérébral ou suite à une maladie neurologique comme la sclérose en plaques, des troubles de la vessie apparaissent fréquemment. Ils sont la conséquence de lésions au cerveau ou à la moelle épinière. (1)

Sclérose en plaques (SEP) : Maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. (9)

Moelle épinière : Extension du cerveau dans la colonne vertébrale qui génère les réflexes et contrôle les muscles et les viscères. (7)

 

Le neurologue Médecin spécialiste des maladies du système nerveux. (21) est le seul spécialiste à prendre en charge les vessies neurologiques.

La prise en charge des troubles de la vessie recommandée est multidisciplinaire et est coordonnée entre un neurologue, un urologue et un médecin rééducateur. (1)

Urologue : Médecin spécialiste des problèmes urinaires et génitaux chez l’homme, et des problèmes urinaires chez la femme. (28)

Médecin rééducateur : Spécialiste de la rééducation du corps pour les pertes de capacités fonctionnelles. (29)

Une fois le trouble de la vessie diagnostiqué, il faut être suivi régulièrement.

Les troubles de la vessie peuvent évoluer, il est donc important d’avoir un suivi et d’adapter son traitement et sa prise en charge en fonction de sa situation. (1)

L’incontinence urinaire n’affecte que le confort de vie.

L’incontinence urinaire a des répercussions sur le confort et la qualité de vie en limitant certaines activités. Les personnes présentant un trouble de la vessie organisent parfois leur mode de vie en fonction de ce trouble et peuvent ressentir un impact émotionnel important. (6,30)



  1. Association Française d’Urologie (AFU). Vessie neurologique. Mars 2011.
  2. Société canadienne du cancer. Appareil urinaire. https://cancer.ca/fr/cancer-information/resources/glossary/u/urinary-system. (Consulté le 04/01/2024).
  3. INCA. Infection. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/I/infection. (Consulté le 04/01/2024).
  4. Ameli. Comprendre l’incontinence urinaire. https://www.ameli.fr/yvelines/assure/sante/themes/incontinence-urinaire/mecanismes-frequence-causes. (Consulté le 28/12/2023).
  5. Ameli. Reconnaître une pollakiurie (envie fréquente d’uriner). https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/pollakiurie-envie-frequente-uriner/de nition-symptomes-causes. (Consulté le 03/02/2023).
  6. Saldarriaga J, et al. Pollakiurie non infectieuse de la femme : bilan et traitement. Rev Med Suisse. 2016;12(541):2064-2067.
  7. Fédération pour la recherche sur le cerveau. Anatomie du cerveau et du système nerveux. https://www.frcneurodon.org/comprendre-le-cerveau/a-la-decouverte-du-cerveau/anatomie-du-cerveau-et-du-systeme-nerveux/. (Consulté le 04/01/2024).
  8. Dictionnaire de l’Académie française. Médullaire. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9M1549. (Consulté le 04/01/2024).
  9. INCA. Sexologie. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/S/sexologie. (Consulté le 04/01/2024).
  10. Raibaut P, et al. Paraplégie et tétraplégie d’origine traumatique. Neurol. 2002;5:418-421.
  11. Amarenco G, Kerdraon J. Vessies neurologiques. EMC Neurologie. 17-012-L-10, 2006.
  12. OMS. Lésions de la moelle épinière. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/spinal-cord-injury. (Consulté le 16/02/2023).
  13. Boissier R, Karsenty G. Pronostic des vessies neurologiques. Prog Urol. 2013;23(14):1181-5.
  14. Delcey M. Déficiences motrices et situations de handicaps, aspects sociaux, psychologiques, techniques, sociaux et législatifs. Édition APF. 2002
  15. Fondation d’aide aux personnes incontinentes. À propos de la vessie santé. https://www.canadiancontinence.ca/FR/sante-de-la-vessie.php. (Consulté le 02/02/2023).
  16. INCA. Rein. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/R/rein. (Consulté le 04/01/2024).
  17. INCA. La vessie. https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-la-vessie/La-vessie. (Consulté le 02/02/2023).
  18. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Continence urinaire. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=continence urinaire. (Consulté le 03/01/2024).
  19. Société canadienne du cancer. Anatomie et physiologie du système nerveux. https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/neuroblastoma/what-is-neuroblastoma/the-nervous-system. (Consulté le 04/01/2024).
  20. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Synapse. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=synapse. (Consulté le 04/01/2024).
  21. INCA. Neurologue. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/N/neurologue. (Consulté le 04/01/2024).
  22. INCA. Urètre. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/U/uretre. (Consulté le 04/01/2024).
  23. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Vésical. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=v%C3%A9sical. (Consulté le 04/01/2024).
  24. INCA. Nerf. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/N/nerf. (Consulté le 04/01/2024).
  25. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Symptôme. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=symptôme. (Consulté 04/01/2024).
  26. Association Française d’Urologie (AFU). Urgenturie (miction urgente). https://www.urofrance.org/patient/symptomes/urgenturie-miction-urgente. (Consulté le 03/02/2023).
  27. Ameli. Comprendre l’AVC et l’IAT. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/accident-vasculaire-cerebral-avc/avc-comprendre#. (Consulté le 13/03/2024).
  28. INCA. Urologue. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/U/urologue. (Consulté le 04/01/2024).
  29. Société française de médecine physique et de réadaptation (SOFMER). Qu’est-ce que la MPR. https://www.sofmer.com/?pageID=2a93154be328911ed032e378106b1523. (Consulté le 04/01/2024).
  30. Phé V, Gamé X. Définition, épidémiologie et retentissement du syndrome clinique d’hyperactivité vésicale non neurologique. Prog Urol. 2020;30(14):866-872.

FR-UROND-230001 – 09/2024