Quels professionnels sont impliqués dans la prise en charge ?


La prise en charge des troubles de la vessie est idéalement multidisciplinaire. Que ce soit pour le diagnostic, la mise en place d’un traitement ou le suivi, un accompagnement personnalisé par un neurologue médecin spécialiste des maladies du système nerveux. (1) , un urologue médecin spécialiste des problèmes urinaires et génitaux chez l’homme, et des problèmes urinaires chez la femme (2) et un médecin rééducateur Spécialiste de la rééducation du corps pour les pertes de capacités fonctionnelles. (3) est recommandé. (4)

Le neurologue Médecin spécialiste des maladies du système nerveux. (1) est le spécialiste consulté en 1ère intention dans la prise en charge des vessies neurologiques notamment pour :

  • Identifier au plus tôt les patients à risque en fonction des lésions neurologiques
  • Orienter vers un urologue Médecin spécialiste des problèmes urinaires et génitaux chez l’homme, et des problèmes urinaires chez la femme. (2)
  • Coordonner une prise en charge de manière globale notamment en cas de troubles neurologiques causés par une sclérose en plaques Maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. (5) ou des lésions médullaires Qui se rapporte à la moelle épinière. (6) (7)

L’ urologue Médecin spécialiste des problèmes urinaires et génitaux chez l’homme, et des problèmes urinaires chez la femme. (2) peut déterminer les types de troubles et les risques associés en proposant des traitements ou des alternatives adaptés à la situation si nécessaire. (7)

L’ urologue Médecin spécialiste des problèmes urinaires et génitaux chez l’homme, et des problèmes urinaires chez la femme. (2) est le 1er spécialiste pour les vessies idiopathiques, sans cause identifiée.(7)



Pourquoi consulter lorsque l’on est atteint de troubles de la vessie ?


La consultation pour les troubles de la vessie est importante pour bénéficier d’un traitement adapté lorsque cela est nécessaire.

Le but du traitement des troubles de la vessie est double : il permet d’une part de soulager les symptômes Manifestation d’une maladie perçue par un malade. (8) et d’améliorer la qualité de vie, d’autre part de prévenir des éventuelles complications pouvant survenir au long terme. (4)

Le traitement des troubles de la vessie est discuté avec le praticien en fonction de leur origine, du pronostic Estimation de l’évolution d’une maladie et de son issue. (9) , de leur évolution, des signes cliniques associés et du degré de handicap. (10)


Avec une prise en charge adéquate et en fonction des antécédents, les troubles de la vessie peuvent être traités. Aujourd’hui, il est possible d’agir sur les troubles de la vessie pour améliorer le confort et la qualité de vie. (11)



Comment sont traitées les vessies neurologiques et idiopathiques ?


La gestion physique de la vessie


Cathétérisme intermittent

Cette technique consiste à introduire, de façon intermittente, une sonde urinaire Tuyau inséré dans la vessie, associé à une poche récoltant l’urine en continu. (12);dans la vessie pour évacuer l’urine.(13)
Le cathétérisme Introduction d’une sonde ou d’un cathéter dans un but diagnostique ou thérapeutique. (14) ou auto-sondage intermittent est une méthode largement utilisée pour réguler l’activité de la vessie. C’est une méthode réversible, non invasive et qui peut être réalisée par le patient - après un apprentissage de quelques heures - ou par l’équipe médicale. (15,16)


Miction réflexe

La technique de miction par habitude consiste à déclencher volontairement la vessie à des moments choisis pour « entraîner » le réflexe volontaire de la vessie. En parallèle d’un cathétérisme Introduction d’une sonde ou d’un cathéter dans un but diagnostique ou thérapeutique. (14)intermittent, cette méthode est utilisée pour prévenir l’incontinence et les dommages supplémentaires aux reins Organe qui filtre le sang et produit l’urine. (17). (15,18)


Cathétérisme à demeure

Le cathétérisme Introduction d’une sonde ou d’un cathéter dans un but diagnostique ou thérapeutique. (14) à demeure se fait selon le même mode opératoire que le cathétérisme ou auto-sondage intermittent, en laissant la sonde en place pour une plus longue période, de plusieurs jours à plusieurs semaines. (15,19)

Les méthodes de cathétérisme peuvent ne pas convenir à tout le monde. Il est important d’en discuter avec son médecin pour évoquer d’autres alternatives. (15)


Neuromodulation

Cette technique utilise la stimulation électrique via une électrode pour réduire localement l’hyperactivité du muscle de la vessie. (16)


Chirurgie

L’acte chirurgical intervient dans des conditions précises. La chirurgie peut être proposée aux patients ne répondant pas aux traitements plus classiques, ou à des cas plus spécifiques. (4,18)



Les traitements médicamenteux

Des traitements médicamenteux peuvent être nécessaires. Pour en savoir plus, renseignez-vous auprès de votre médecin.


Cette liste n’est pas exhaustive, il peut exister d’autres alternatives. Pour en savoir plus, renseignez-vous auprès de votre médecin.


Le traitement des troubles de la vessie nécessite une prise en charge globale associant plusieurs méthodes comme les thérapies comportementales (thérapies basées sur la modification des habitudes et des comportements), les auto-sondages et la médicamentation. Le traitement déterminé par l’équipe médicale dépend du type de trouble de la vessie et de la maladie à l’origine du trouble ( sclérose en plaques Maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. (5),   accident vasculaire cérébral Perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau due à un arrêt brutal de la circulation sanguine à l’intérieur du cerveau. (20), etc.). Chaque situation doit être discutée avec son médecin pour décider de la meilleure association. (10,15)

La surveillance des troubles de la vessie est nécessaire au minimum chaque année, pour s’assurer de l’efficacité du traitement et de l’évolution des troubles. (4)



Comment se déroule le suivi ?

 

Calendrier mictionnel

Le calendrier mictionnel est un outil utile dans le suivi des troubles de la vessie. Rendant le patient autonome dans l’observation des symptômes Manifestation d’une maladie perçue par un malade. (8), il permet d’évaluer le fonctionnement de la vessie.

Différentes données sont à renseigner rigoureusement comme le volume d’urine éliminé, l’impériosité (besoin soudain et irrépressible d’uriner), etc. Un calendrier mictionnel se renseigne sur 3 jours consécutifs ; cela permet de mesurer la gêne. (22,23)

Mon calendrier mictionnel




Bilan urodynamique (24)

Cet examen permet de mieux comprendre les troubles de la vessie en mesurant de nombreux paramètres : volumes d’urine, pressions, débits, etc. Il se compose de 3 examens complémentaires :

  • Débitmétrie : La débitmétrie consiste à uriner dans des toilettes capables de mesurer la puissance du jet et le volume uriné.
  • Cystomanométrie : Une sonde très fine est placée dans l’ urètre Canal évacuant l’urine de la vessie vers l’extérieur. (25) et enregistre les pressions de la vessie pendant le remplissage.
  • Profilométrie urétrale : La sonde logée dans la vessie est retirée progressivement pour analyser le sphincter de la vessie.

Ces examens sont complémentaires et permettent d’évaluer les paramètres de la vessie et la sévérité des troubles de la vessie. Le bilan urodynamique est réalisé par un praticien spécialisé (médecin ou infirmier(ère)) et dure entre 30 et 60 minutes.


Échographie vésicale

Échographie : Examen permettant de visualiser l’intérieur du corps à l’aide d’ultrasons. (26)
Vésicale : Qui concerne la vessie. (27)

Cet examen est utile pour visualiser la vessie et d’éventuelles anomalies. Il est indolore et permet également d’identifier la présence d’un résidu urinaire dans la vessie, c’est-à-dire un volume d’urine qui reste anormalement dans la vessie après la miction (vidange de la vessie). (28,29)


La prise en charge des troubles de la vessie est pluridisciplinaire et optimisée en fonction de chaque cas et en fonction de la pathologie neurologique à l’origine du trouble. Un suivi régulier, au moins annuel, est essentiel pour éviter des complications
et améliorer la qualité de vie. (11)



  1. INCA. Neurologue. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/N/neurologue. (Consulté le 04/01/2024).
  2. INCA. Urologue. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/U/urologue. (Consulté le 04/01/2024).
  3. Société française de médecine physique et de réadaptation (SOFMER). Qu’est-ce que la MPR. https://www.sofmer.com/?pageID=2a93154be328911ed032e378106b1523. (Consulté le 04/01/2024).
  4. Association Française d’Urologie (AFU). Vessie neurologique. Mars 2011.
  5. INCA. Sexologie. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/S/sexologie. (Consulté le 04/01/2024).
  6. Dictionnaire de l’Académie française. Médullaire. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9M1549. (Consulté le 04/01/2024).
  7. Bientinesi R, et al. Neurologic urinary incontinence, lower urinary tract symptoms and sexual dysfunctions in multiple sclerosis : expert opinions based on the review of current evidences. J Clin Med. 2022;11(21):6572.
  8. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Symptôme. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=symptôme. (Consulté 04/01/2024).
  9. INCA. Pronostic. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/P/pronostic. (Consulté le 04/01/2024).
  10. Amarenco G, Kerdraon J. Vessies neurologiques. EMC Neurologie. 17-012-L-10, 2006.
  11. Schwartz J, Iselin C. Prise en charge de la vessie neurogène. Rev Med Suisse. 2009;5:2453-6.
  12. APHP. Sonde urinaire. https://reamondor.aphp.fr/familles/les-techniques-de-reanimation/sonde-urinaire/. (Consulté le 04/01/2024).
  13. University Health Network. Spinal Cord Essentials –Cathétérisme intermittent pour les femmes. 2015.
  14. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Cathétérisme uréthral. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=cath%C3%A9t%C3%A9risme+ur%C3%A9thral. (Consulté le 04/01/2024).
  15. Wu S, et al. Long-term surveillance and management of urological complications in chronic spinal cord-injured patients. J Clin Med. 2022;11(24):7307.
  16. Raibaut P, et al. Paraplégie et tétraplégie d’origine traumatique. Neurol. 2002;5:418-421.
  17. NCA. Rein. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/R/rein. (Consulté le 04/01/2024).
  18. Sekido N, et al. Clinical guidelines for the diagnosis and treatment of lower urinary tract dysfunction in patients with spinal cord injury. Int J Urol. 2020;27(4):276-288.
  19. Yates A. Indwelling urinary catheterisation: what is best practice? Br J Nurs. 2016;25(9):S4-13.
  20. Ameli. Comprendre l’AVC et l’IAT. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/accident-vasculaire-cerebral-avc/avc-comprendre#. (Consulté le 13/03/2024).
  21. Qarro A, et al. Anticholinergiques et hyperactivité vésicale. Can Urol Assoc J. 2014;8(1-2):e36-43.
  22. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Impériosité urinaire. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=imp%C3%A9riosit%C3%A9+urinaire. (Consulté le 04/01/2024).
  23. Hôpitaux Universitaires Genève. Calendrier Mictionnel. Mai 2018.
  24. Association Française d’Urologie (AFU). Examen urodynamique. Mai 2012.
  25. INCA. Urètre. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/U/uretre. (Consulté le 04/01/2024).
  26. INCA. Échographie. https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/E/échographie. (Consulté le 04/01/2024).
  27. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Vésical. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=v%C3%A9sical. (Consulté le 04/01/2024).
  28. SEP Ensemble. Troubles urinaires et sclérose en plaques. https://www.sep-ensemble.fr/symptomes-diagnostic/sep-symptomes-troubles-urinaires. (Consulté le 04/01/2024).
  29. Dictionnaire médical de l’Académie de médecine. Résidu vésical post mictionnel. https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=r%C3%A9sidu%20v%C3%A9sical%20postmictionnel. (Consulté le 04/01/2024).

FR-UROND-230001 – 09/2024